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Les signaux silencieux : dialogue avec notre subconscient

Dec 13, 2024

Temps de lecture : 3 min

Dans le foisonnement d’activités conscientes qui rythment nos journées – travailler, manger, interagir – il existe un dialogue silencieux et souvent négligé : celui que nous entretenons avec notre inconscient. Les travaux de Trigant Burrow et Edward Groddeck, pionniers de la psychosomatique, ainsi que des études contemporaines en neurosciences et psychologie clinique, mettent en lumière ce dialogue essentiel et son influence directe sur notre santé physique et mentale.


Un dialogue constant, mais souvent inconscient

Chaque comportement, chaque émotion, chaque pensée envoie des signaux à notre subconscient. Celui-ci, comme un régulateur silencieux, interprète ces signaux pour ajuster les réponses physiologiques du corps. Par exemple, un stress chronique perçu par l’inconscient comme une situation de danger persistant peut conduire à une suractivation de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénal, favorisant l’inflammation et l’émergence de maladies psychosomatiques.

Mais l’interprétation de ces signaux peut aussi être positive. Une activité physique régulière, un environnement social sécurisant ou des habitudes alimentaires équilibrées peuvent transmettre des messages de sécurité, renforçant les mécanismes de réparation et de protection du corps.


Les dimensions de nos signaux subconscients

  1. Activité physique : Une étude de Harvard montre que l’exercice modéré libère des endorphines, perçues par le cerveau comme des signaux de bien-être. L’inconscient, en réponse, réduit les niveaux de cortisol, hormone du stress. En revanche, une inactivité prolongée peut être interprétée comme un signe de dépression ou de désengagement, favorisant des dysfonctionnements immunitaires.

  2. Habitudes nutritives : Les choix alimentaires évoquent des signaux puissants. Une alimentation riche en sucres rapides, par exemple, induit des fluctuations glycémiques stressantes pour le corps. Le subconscient interprète ces montagnes russes comme une instabilité biologique, activant des mécanismes d’alerte. À l’inverse, une alimentation variée en nutriments essentiels transmet un message de stabilité et d’abondance.

  3. Interactions sociales : Des études sur la solitude montrent qu’elle est perçue par l’inconscient comme un danger existentiel, stimulant les réponses inflammatoires chroniques. En revanche, un réseau social chaleureux active l’émission d’ocytocine, hormone associée à la confiance et à la réduction du stress.

  4. Difficultés psychologiques : Les traumatismes et conflits internes, s’ils sont évités ou refoulés, envoient au subconscient des signaux de menace. Ces signaux se traduisent souvent par des maladies psychosomatiques. Une psychanalyse ou une approche thérapeutique adaptée peut aider à inverser ces signaux destructeurs.


Exemples cliniques : l’impact des signaux toxiques

Un patient diagnostiqué d’un cancer gastrique à 50 ans raconte, après une psychanalyse, qu'il a réprimé pendant des décennies des émotions liées à un environnement professionnel oppressant. L'inconscient, recevant constamment ces signaux de souffrance, a fini par développer une réponse destructrice. En revanche, après un traitement et une réorientation professionnelle, les signaux envoyés à son cerveau ont été interprétés comme positifs, facilitant la rémission.


Recommandations pour interagir correctement avec l'inconscient

  1. Adopter une introspection régulière : Posez-vous la question : « Quand j’agis ainsi, que dit mon subconscient ? ».

  2. Privilégier les activités positives : Une activité physique régulière, une alimentation équilibrée et des interactions sociales enrichissantes favorisent des signaux constructifs.

  3. Exprimer et traiter les émotions : Ne refoulez pas les émotions négatives. Les verbaliser, par exemple dans le cadre d’une thérapie, permet à l’inconscient de reclasser les événements comme gérés.

  4. Pratiquer la méditation ou la pleine conscience : Ces pratiques apaisent les signaux d’alerte internes et permettent de cultiver un dialogue harmonieux avec l'inconscient.


Conclusion : un partenariat à entretenir

L’idée que l’inconscient peut être un allié ou un ennemi selon les signaux qu’il reçoit devrait transformer notre manière de vivre. Plutôt que de le négliger, engageons un dialogue conscient et respectueux avec lui. Car en prenant soin de cet interlocuteur silencieux, nous maximisons nos chances de vivre en santé, en évitant les surprises destructrices qu’il pourrait nous réserver.

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