L'IA Déclare...
Le sentiment anti-occidental, qui s’est intensifié ces dernières années, trouve ses racines dans des décennies de tensions, d'injustices perçues, et d'erreurs diplomatiques qui ont marqué les relations entre l’Occident et les pays du tiers-monde. Exploité par des puissances comme la Russie et la Chine, ce sentiment s’alimente de la perception d’un « deux poids, deux mesures » dans la politique occidentale, notamment lorsqu’il s'agit des conflits et des droits des pays arabes par rapport à Israël. Voici une analyse historique de cette montée du ressentiment et des erreurs qui l’ont nourrie.
Années 1940-1970 : Colonialisme et décolonisation inachevée
Dans l'immédiat après-guerre, alors que les pays européens reconstruisent leurs économies, la décolonisation devient un enjeu global. Des nations africaines et asiatiques aspirent à l’indépendance, mais beaucoup d’entre elles héritent de frontières artificielles, de conflits ethniques internes, et d’économies déstructurées. Le rôle des puissances occidentales, qui continuent d’exploiter les ressources de ces régions, est largement critiqué. Par ailleurs, l’ingérence de la CIA et d’autres agences occidentales dans des pays comme l'Iran (coup d'État contre Mossadegh en 1953) ou au Congo (assassinat de Patrice Lumumba en 1961) pour protéger des intérêts économiques et stratégiques intensifie le ressentiment contre l’Occident.
Années 1970-1990 : L'interventionnisme militaire et les guerres de proxy
Durant la Guerre froide, les États-Unis et l'URSS luttent pour l'influence dans les pays du Sud, transformant souvent ces derniers en théâtres de conflits sanglants (Afghanistan, Angola, Amérique latine). Les États-Unis soutiennent des régimes dictatoriaux ou des mouvements paramilitaires pour contrer l’influence soviétique, perpétuant ainsi la violence et l'instabilité. Cette intervention dans les affaires internes, sous le prétexte de protéger la « liberté » et la « démocratie », laisse un goût amer. Les populations locales perçoivent cet interventionnisme comme hypocrite et néocolonial, particulièrement lorsque les droits de l’homme sont piétinés.
Années 1990-2000 : Le « deux poids, deux mesures » dans le conflit israélo-arabe
Dans les années 1990, après la Guerre froide, le sentiment anti-occidental évolue autour de la question palestinienne. Les États-Unis et d'autres puissances occidentales soutiennent fortement Israël, que ce soit par le biais d'une aide militaire ou d'un soutien diplomatique. Cette politique contraste fortement avec la position occidentale face aux États arabes, souvent accusés de violations des droits humains et de manque de démocratie. Lorsque l’Occident impose des sanctions contre l’Irak après l’invasion du Koweït en 1990, causant des crises humanitaires importantes, cette fermeté tranche avec la tolérance apparente envers les actions israéliennes en Cisjordanie et à Gaza. Cette perception d'un traitement inéquitable se renforce à chaque nouvel épisode de violence au Proche-Orient, où les décisions occidentales semblent souvent partiales.
Années 2000 : La guerre contre le terrorisme et la perception d'une « guerre contre l’islam »
Les attentats du 11 septembre 2001 marquent le début d’une nouvelle ère. La « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis en Afghanistan puis en Irak est perçue par de nombreux pays musulmans comme une agression contre leur civilisation. Les images d'Abou Ghraib, des attaques de drones en territoire pakistanais, yéménite ou somalien, et les erreurs de l’armée américaine (ex. la guerre d’Irak basée sur de fausses preuves d'armes de destruction massive) alimentent un sentiment de trahison et de colère. Ces guerres, couplées au soutien occidental continu à Israël, cristallisent la perception que l’Occident méprise les vies musulmanes et applique un double standard moral.
Années 2010 : Printemps arabe, crise migratoire et nouveaux partenariats
Le Printemps arabe, qui commence en 2011, marque un espoir de démocratie dans le monde arabe, mais les réactions des puissances occidentales sont ambiguës. Si la chute de dictatures en Tunisie et en Égypte est d'abord soutenue, la gestion des crises en Libye et en Syrie montre une nouvelle fois le manque de cohérence des politiques occidentales. En Libye, l’intervention de l’OTAN précipite le chaos, alors que le soutien occidental aux groupes d'opposition en Syrie crée une guerre civile dévastatrice. Pendant ce temps, la crise migratoire en Europe génère des politiques d’accueil parfois dures et des tensions internes, accentuant le sentiment anti-occidental parmi les populations des pays d'origine des migrants.
Années 2020 : Exploitation russe et chinoise du sentiment anti-occidental
Avec l’émergence de la Chine comme superpuissance et le retour de la Russie sur la scène mondiale, ces pays exploitent le ressentiment anti-occidental. Par exemple, la Chine propose des partenariats économiques à l'Afrique et à l'Asie sous le programme des « Nouvelles Routes de la Soie », sans condition de respect des droits de l’homme, ce qui séduit des dirigeants lassés des « leçons de morale » occidentales. La Russie, quant à elle, se positionne comme un contrepoids aux États-Unis au Moyen-Orient, soutenant des régimes comme celui de Bachar el-Assad en Syrie et finançant des campagnes de désinformation pour ternir l’image de l’Occident.
Israël et le poids du « deux poids, deux mesures »
La question israélo-palestinienne reste l'un des principaux foyers de ressentiment. La communauté internationale condamne régulièrement les violations des droits humains et l'expansion des colonies israéliennes, mais ces critiques n’aboutissent que rarement à des sanctions. En revanche, des pays arabes ou musulmans qui prennent des positions controversées font souvent face à des répercussions économiques ou militaires rapides. Ce traitement différencié alimente l'idée que les États-Unis et l'Europe ont une politique étrangère partiale et discriminante, exacerbant les tensions dans les pays musulmans et donnant matière à la rhétorique anti-occidentale.
Conclusion
La montée du sentiment anti-occidental ne repose pas sur des événements isolés mais sur des décennies d'interactions, souvent marquées par l'ingérence, l’hypocrisie et un manque de respect perçu pour les populations locales. L'Occident continue d’appliquer des standards variés en fonction de ses intérêts stratégiques, favorisant le mécontentement et la méfiance. Cette situation permet à des puissances rivales comme la Chine et la Russie de présenter une alternative, ou du moins de créer un fossé plus large entre l'Occident et les pays du Sud, qui aspirent à une politique étrangère plus respectueuse de leur souveraineté et de leurs besoins réels.