top of page

Le bonheur et l'amour : illusions humaines ou réalités négatives?

Feb 19

Temps de lecture : 2 min

L'humanité a toujours cherché à définir le bonheur, à le poursuivre, à le revendiquer comme un droit fondamental. Pourtant, une réflexion plus approfondie mène à une conclusion troublante : le bonheur, tel qu'il est souvent envisagé comme un état de plénitude et de satisfaction durable, est un objectif illusoire. La définition la plus réaliste du bonheur ne serait-elle pas plutôt l'absence de malheurs dans la vie d'une personne ?


Une vision négative du bonheur

Si l'on considère l'expérience humaine, le bonheur absolu est insaisissable. La vie est faite d'imprévus, de défis, de pertes et de souffrances. Ainsi, plutôt que de voir le bonheur comme une accumulation de plaisirs et de réussites, il semble plus pertinent de le concevoir comme une vie où les épreuves et les douleurs sont réduites au minimum. Cette perspective négative du bonheur – c'est-à-dire son absence plutôt que sa présence – permet d'adopter une vision plus pragmatique. Après tout, un individu qui ne souffre pas, qui ne subit ni drame majeur ni échec insurmontable, peut déjà se considérer comme privilégié.

Cette approche rejoint la pensée de certains philosophes, comme Arthur Schopenhauer, qui considéraient que la souffrance est la norme et que le bonheur est simplement une trêve temporaire. Plutôt que de courir après un idéal inatteignable, mieux vaut minimiser la douleur et l’inconfort, ce qui s'avère être un objectif bien plus accessible et rationnel.


Un parallèle avec l’amour

Cette conception négative du bonheur trouve un écho frappant dans la notion d'amour. L'amour romantique, tel qu'il est idéalisé dans les récits culturels et les aspirations individuelles, est lui aussi une quête chimérique. L'idée d’un amour parfait, inébranlable et éternel se heurte à la réalité de la complexité humaine, de l’évolution des sentiments et des contraintes du quotidien.

Si l'on applique la même approche que pour le bonheur, alors l’amour ne devrait pas être défini comme une intensité passionnelle constante ou une fusion parfaite, mais plutôt comme l'absence de souffrance relationnelle. Un amour réaliste serait ainsi une relation exempte de conflits destructeurs, de trahisons et de désillusions majeures. Autrement dit, ce n’est pas tant la force du sentiment qui garantit la réussite d’une relation, mais plutôt l’absence de tensions insurmontables et de souffrances inutiles.


Un idéal pragmatique

En définitive, bonheur et amour partagent une caractéristique essentielle : ils sont plus viables lorsqu’on les définit en creux, par ce qu’ils ne sont pas, plutôt que par ce qu’ils devraient être. Cette perspective permet de libérer l’individu du poids des illusions et des attentes irréalistes qui, paradoxalement, sont souvent source de frustration et de malheur. Peut-être est-ce là la clé d’une vie plus sereine : ne pas chercher à atteindre un état idéal, mais œuvrer à éviter les désillusions et les douleurs inutiles.

bottom of page