L'IA Déclare...
Comment les Réseaux Sociaux Ont Facilité un Glissement Autoritaire
Le concept de la fenêtre d’Overton décrit l’éventail des idées socialement acceptables dans une société donnée. Si autrefois l’évolution de cette fenêtre était lente, influencée par les médias traditionnels, l’ère numérique et les réseaux sociaux ont considérablement accéléré son déplacement. Des idées jadis considérées comme extrêmes ou impensables sont aujourd’hui intégrées au débat public, voire adoptées comme politique officielle. Ce phénomène a été particulièrement exploité par des leaders autocratiques modernes, qui ont utilisé les réseaux sociaux comme un levier pour manipuler l’opinion publique et normaliser des tendances antidémocratiques.
1. Donald Trump : La légitimation du mensonge et du populisme
Avec l’ascension de Trump, des idées naguère considérées comme démagogiques et conspirationnistes ont pénétré le discours dominant. Grâce à Twitter, il a rendu acceptables des pratiques telles que l’attaque directe contre les médias (qualifiés de "fake news"), la promotion de théories du complot (QAnon, fraude électorale imaginaire) et la remise en cause des institutions démocratiques (assaut du Capitole). En quelques années, il a déplacé la fenêtre d’Overton vers une tolérance accrue envers la désinformation et l’érosion des normes démocratiques.
2. Jair Bolsonaro : La normalisation de la violence et du climatoscepticisme
Le président brésilien a utilisé les réseaux sociaux pour diffuser des idées auparavant jugées scandaleuses, comme le soutien aux violences policières, le mépris des minorités ou encore le rejet des politiques environnementales. Son approche brutale de la politique a déplacé la fenêtre d’Overton en faveur d’un État plus répressif et permissif envers les crimes environnementaux, notamment en Amazonie.
3. Vladimir Poutine : La glorification de l’autoritarisme
Poutine a exploité la désinformation numérique pour ancrer l’idée que la démocratie occidentale est hypocrite et que l’autocratie est une alternative viable. L’invasion de l’Ukraine, autrefois impensable pour une Europe post-Guerre froide, est progressivement devenue une réalité "acceptée" par une partie de la population russe et internationale, grâce à une manipulation habile des récits historiques et patriotiques.
4. Xi Jinping : Le modèle de la surveillance numérique normalisée
Avec Xi Jinping, la Chine a déplacé la fenêtre d’Overton vers une acceptation accrue de la surveillance de masse et du contrôle social. Le système de crédit social, la censure omniprésente et la répression des Ouïghours sont devenus des réalités non seulement acceptées mais justifiées par une large partie de la population chinoise, sous l’influence d’une propagande numérique efficace.
5. Recep Tayyip Erdoğan : La criminalisation de l’opposition
En Turquie, Erdoğan a transformé des pratiques antidémocratiques telles que l’emprisonnement des journalistes et la répression des opposants en normes politiques acceptables. Grâce aux réseaux sociaux et aux médias d’État, il a déplacé la perception publique vers une tolérance accrue de la répression politique sous couvert de lutte contre le terrorisme et les "ennemis de la nation".
6. Benyamin Netanyahou : La polarisation extrême et la légitimation de l’annexion
Netanyahou a déplacé la fenêtre d’Overton en Israël en introduisant un discours qui diabolise l’opposition interne et justifie l’expansion territoriale. Grâce aux réseaux sociaux et à un contrôle rigoureux du narratif sécuritaire, il a contribué à faire évoluer l’opinion publique en faveur d’un durcissement envers les Palestiniens et d’une politique de plus en plus autoritaire.
Un effet durable et mondial ?
L’exploitation de la fenêtre d’Overton par ces leaders a eu des conséquences profondes, rendant légitimes des pratiques qui, il y a une décennie encore, auraient provoqué un tollé international. La combinaison des réseaux sociaux et d’une propagande ciblée a permis de faire basculer des sociétés entières vers une acceptation accrue de l’autoritarisme, de la désinformation et de la répression.
Face à cette dérive, il est essentiel de repenser les garde-fous démocratiques et de promouvoir une éducation numérique qui permette de résister à ces manipulations. Sinon, la fenêtre d’Overton risque de continuer son déplacement vers un avenir où l’autoritarisme ne sera plus une exception, mais la norme.
Posts similaires

